Les Fédérations des Chasseurs de BFC souhaitent entreprendre
de nouvelles actions, en partenariat avec le monde agricole, en vue d'améliorer
le potentiel d'accueil de la petite faune sédentaire et migratrice de plaine.
Ce projet s'inscrit dans une démarche sur plusieurs années, selon le contexte
et les objectifs définis pour chaque département.
La Fédération Départementale des Chasseurs du Doubs (FDC25) propose depuis 2003 la mise en place de couvert intermédiaire aux agriculteurs du Doubs. Les types de mélanges proposés semblent très favorables à la faune sauvage sans pour autant avoir fait l’objet d’études particulières. Partant du principe qu’ils doivent prioritairement être favorables aux insectes qui sont la base des chaines alimentaires, la FDC25 s’est rapprochée de l’ADABFC pour mettre en place un suivi de l’intérêt des différents couverts pour les abeilles.
Ainsi une convention est
signée entre les deux structures. Des ruches équipées de trappe à Pollen, de
thermomètre dans le couvain et de balances électroniques permettront de
qualifier l’intérêt des mélanges pour les abeilles.
A la suite de cette phase expérimentale, l'objectif est de proposer aux agriculteurs des couverts leurs proposant des intérêts agronomiques tout en favorisant la biodiversité.
Les résultats issus des suivis apicoles de 2020 sont disponibles dans la fiche synthèse en cliquant ICI.
Globalement, les résultats de suivi de 2020 ont montré le fort intérêt que peuvent avoir ces intercultures couplées aux haies présentes dans le paysage agricole. Les floraisons successives (lierre, moutarde, trèfle, phacélie, etc.) ont permis aux abeilles de butiner pendant toute la période automnale afin de préparer l'hivernage.
En 2021, l’apiculture enregistre sa pire année depuis plusieurs décennies : les rendements en miel sont extrêmement faibles voire nuls. En cause : le climat défavorable tout le long de l’année. Ce climat qui a eu aussi un impact sur l’agriculture et sur l’implantation des couverts intermédiaires. En raison des pluies, les couverts ont été semés très tardivement après la mi-août. Ainsi, les couverts ont eu de grandes difficultés à germer et donc à fleurir. Si certains couverts ont pu atteindre le stade de floraison, toutes les espèces n'ont pas atteint ce stade et il fut d’une courte durée.
Cela a eu pour conséquences une faible disponibilité des
ressources pour les abeilles en quantité et dans le temps : peu d’espèces
ont été quantifiées comparées à 2020 et le suivi a été plus court. Rappelons-le :
l’objectif de ces couverts est d’offrir de la ressource aux abeilles pour
préparer l’hivernage. Pour cela, elles ont besoin d’une grande diversité
d’espèces dont la floraison s’étale de septembre à novembre.
Par ailleurs, seule la miellée de lierre, non récoltée par
les apiculteurs, fut excellente. Cette miellée de lierre est visible sur les
courbes de poids des ruches et sur les prélèvements de pollen dans les deux
ruchers. Le lierre est plus présent sur Velesmes Essart que Thoraise. Encore une
fois, ce suivi montre l’importance de la diversité des espèces dans le paysage
qu’elles soient cultivées ou sauvages, arbustives ou herbacées.
Cet essai montre l’importance de pouvoir s’adapter, et ce
rapidement, aux aléas climatiques. Pour contrer ses effets, l’agriculture va
devoir innover. Il pourrait être intéressant de tester de nouvelles espèces
mellifères plus adaptées au territoire du Doubs : une germination
facilitée avec une montée en floraison rapide. Aussi, de nouvelles pratiques
agronomiques sont à tester : semis-sous couverts, semis à la volée,
couverts associés, etc.
Pour améliorer ces surfaces de couverts intermédiaires, il
est nécessaire de réaliser un travail en collaboration avec les acteurs du
monde agricole, apicole et cynégétique.